Cours de maths : Combinatoire et dénombrement

Principes additif et multiplicatif

Ensemble fini :

Définitions :
• Un ensemble E est dit fini lorsqu'il admet un nombre fini d'éléments.
• Le nombre d'éléments de E est appelé cardinal de E et est noté card(E).
• L'intersection de deux ensembles A et B est l'ensemble des éléments appartenant à la fois à A et à B et est noté A ∩ B.
• La réunion de deux ensembles A et B est l'ensemble des éléments appartenant à A ou à B et est noté A ∪ B.

Exemple :
Soit A = {2;3;5;6;7} et B = {3;4;7;8}
card(A) = 5 et card(B) = 4
A ∩ B = {3;7} , card(A ∩ B) = 2
A ∪ B = {2;3;4;5;6;7;8} , card(A ∪ B) = 7

Remarque : Le cardinal de l'ensemble vide est égal à 0 : card(Ø)=0

Principe additif :

Définition : Deux ensembles A et B sont dits disjoints s'ils n'ont aucun élément en commun (c'est à dire si A ∩ B = Ø ).

Exemple :
Soit A = {1;5} et B = {2;3;4}. A ∩ B = Ø donc A et B sont disjoints.

Propriété :
Soient A et B deux ensembles disjoints, card(A ∪ B)=card(A)+card(B).
Plus généralement, si A1,A2,...,An sont n ensembles 2 à 2 disjoints, alors :
card(A1 ∪ A2 ∪ ... ∪ An)=card(A1)+card(A2)+...+card(An)

Exemples :

1) Soit A = {1;5} et B = {2;3;4}. A ∩ B = Ø, card(A)=2 et card(B)=3 donc card(A ∪ B) = card(A)+card(B)=2+3=5.

2) Dans une classe de 26 élèves, 15 élèves pratiquent un sport, 9 élèves pratiquent un instrument de musique et 8 élèves ne pratiquent ni un sport ni un instrument de musique. Combien d'élèves pratiquent à la fois un sport et un instrument de musique?

On note C l'ensemble des élèves de la classe, S l'ensemble des élèves pratiquant un sport, M l'ensemble des élèves qui pratiquent un instrument de musique et R l'ensemble des élèves ne pratiquant ni un sport ni un instrument de musique.
En utilisant le diagramme suivant, on constate que :
card(C) = card(R)+card(S)+card(M)-card(S ∩ M), donc card(S ∩ M)=card(R)+card(S)+card(M)-card(C)=8+15+9-26=6.
Donc 6 élèves pratiquent à la fois un sport et un instrument de musique.
principe additif


Principe multiplicatif :

Définitions :
• Soient A et B deux ensembles finis non vides, le produit cartésien de A par B, noté A×B, est l'ensemble des couples (a,b) où a∈A et b∈B.
• Soient A, B et C trois ensembles finis non vides, le produit cartésien A×B×C est l'ensemble des triplets (a,b,c) où a∈A, b∈B et c∈C.
• Soient A1,A2,...,An n ensembles finis non vides, le produit cartésien A1 × A2 × ... × An est l'ensemble des n-uplets (a1,a2,...,an) où a1∈A1, a2∈A2, ..., an∈An.

Exemple :
• Soient A = {1;2} et B = {a;b;c}. A × B ={(1;a);(1;b);(1;c);(2;a);(2;b);(2;c)}

Remarque : on note A² le produit cartésien de A par A (A²=A×A), et plus généralement, on note An le produit cartésien de n ensembles A.

Propriété :
Soient A1,A2,...,An n ensembles finis non vides :
card(A1 × A2 × ... × An)=card(A1) × card(A2) × ... × card(An)

Exemples :

1) Soient A = {1;2} et B = {a;b;c}. A × B ={(1;a);(1;b);(1;c);(2;a);(2;b);(2;c)}
card(A) = 2 et card(B)=3 donc card(A × B)=2×3=6

2) Soient A = {1;2}, B = {a;b} et C={X;Y;Z}. A × B× C ={(1;a;X);(1;a;Y);(1;a;Z);(1;b;X);(1;b;Y);(1;b;Z);(2;a;X);(2;a;Y);(2;a;Z);(2;b;X);(2;b;Y);(2;b;Z)}
card(A) = 2, card(B)=2 et card(C)=3 donc card(A × B× C)=2×2×3=12

3) Soit A = {1;2;3;4}. A² = {(1;1);(1;2);(1;3);(1;4);(2;1);(2;2);(2;3);(2;4);(3;1);(3;2);(3;3);(3;4);(4;1);(4;2);(4;3);(4;4)}
card(A)=4 donc card(A²)=4²=16

4) Philippe hésite pour choisir sa tenue entre 4 chemises, 3 pantalons et 2 vestes. De combien de façon différentes peut-il s'habiller?
On note C l'ensemble des chemise, P l'ensemble des pantalons, et V l'ensemble des vestes.
card(C×P×V)=card(C)×card(P)×card(V)=4×3×2=24.
Il a 24 possibilités.


Arrangements et permutations

Nombre de k-uplets d'un ensemble fini :

Propriété :
Soit E un ensemble fini à n éléments. Soit k un entier naturel non nul. Un k-uplet d'éléments de E est un élément du produit cartésien Ek. Le nombre de k-uplets de E est nk, autrement dit card(Ek)=nk.

Exemples :

1) Combien de codes de 4 lettres (distinctes ou non) peut on former ?
Exemples de codes : AAFG ; FTDT; ERTY, etc...
On considère E l'ensemble des lettres de l'alphabet. card(E) = 26. On cherche le nombre de 4-uplets de lettres, c'est à dire le cardinal de E4. card(E4) = 264=456 976.
On peut former 456 976 codes différents.

2) On dispose 5 bandes côte à côte. On colorie chaque bande soit en vert, soit en rouge ou soit en bleu comme dans l'exemple ci-contre.
Combien de coloriages différents peut-on réaliser ?

Cela revient à chercher le nombre de 5-uplets d'un ensemble à 3 éléments, c'est à dire 35=243.
On peut réaliser 243 coloriages différents.
coloriage de 5 bandes


Factorielle d'un nombre :

Définition :
Soit n un nombre entier naturel. On appelle factorielle n le produit de tous les nombres entiers compris entre 1 et n. On note n!
n! = 1×2×...×n


Remarque : Par convention 0! = 1.

Arrangements :

Propriété :
Soit E un ensemble fini à n éléments. Soit k un entier naturel non nul tel que 1≤k≤n. Un arrangement de k éléments de E est un k-uplet d'éléments distincts de E. Le nombre d'arrangements de k éléments de E est égal à :
n×(n-1)×...×(n-k+1)=n!(n-k)!


Exemples :

1) Combien de codes de 4 lettres distinctes peut on former ?
Exemples de codes : AFTG ; DEFR; ERTY, etc... (ABCA ne fait pas partie des codes possibles puisqu'il y a deux fois la lettre A)
On considère E l'ensemble des 26 lettres de l'alphabet. On cherche le nombre de 4-uplets distincts de lettres, c'est à dire le nombre d'arrangements de 4 éléments de E.
26×25×24×23=358 800 (On a 26 choix pour la première lettre, puis 25 choix pour la deuxième, 24 choix pour la troisième et 23 choix pour la dernière lettre)
On peut donc former 358 800 codes différents.

2) On dispose 3 bandes côte à côte. On colorie chaque bande en vert, en rouge, en bleu, en jaune ou en noir comme dans l'exemple ci-contre. ON NE PEUT UTILISER CHAQUE COULEUR QU'UNE SEULE FOIS.
Combien de coloriages différents peut-on réaliser ?

Il y a 5 couleurs différentes, cela revient donc à chercher le nombre d'arrangements de 3 éléments d'un ensemble à 5 éléments. On aura 5 choix pour la première bande, puis 4 choix, puis 3 choix.
5×4×3 = 60
On peut réaliser 60 coloriages différents.
coloriage de 3 bandes


Permutations :

Propriété :
Soit E un ensemble fini à n éléments. Une permutation de E est un arrangement de n éléments de E. Le nombre de permutations de E est égal à :
n×(n-1)×...×1=n!


Exemples :

1) Combien de mots de 5 lettres distinctes (ayant un sens ou non) peut on former avec les lettres du mots MATHS ?
Exemples de mots : MTASH ; ATSMH ; TASMH ; etc...
Cela revient à chercher le nombre de permutations d'un ensemble à 5 éléments.
5! = 1×2×3×4×5 = 120
On peut donc former 120 mots différents.

2) On dispose de 4 bandes : une rouge, une bleue, une jaune et une noire. On les place côte à côte. Combien peut-on réaliser de placements différents?

Cela revient à chercher le nombre de permutations d'un ensemble à 4 éléments.
4! = 1×2×3×4 = 24
On peut donc réaliser 24 placements différents.
4 bandes




Combinaisons

Nombre de parties d'un ensemble fini :

Définition :
Soit E un ensemble. Un ensemble F est une partie de E si tous les éléments de F appartiennent à E. On dit également que F est inclus dans E ou que F est un sous-ensemble de E et on note F⊂E.

Exemples :
Soit A = {1;2;3}.
• {1;2} est une partie de A.
• Ø est une partie de A.
• {2;3} est une partie de A.
• {1;4} n'est pas une partie de A. (car 4∉A)

Propriété :
Soit E un ensemble fini à n éléments. Le nombre de parties de E est égal au nombre de n-uplets de l'ensemble {0;1} c'est à dire 2n.
Explication : En effet, pour construire une partie de E, il faut décider pour chaque élément de E si on le choisit(1) ou pas(0) pour l'inclure dans la partie, il y a donc autant de n-uplets de l'ensemble {0;1} que de parties de E.

Exemple :
Soit A = {1;2;3}. Les parties de A sont Ø, {1}, {2}, {3}, {1;2}, {1;3}, {2;3}, {1;2;3}. L'ensemble A possède 8 parties distinctes. (23=8)

Combinaison :

Définition et propriété :
Soit E un ensemble fini à n éléments et k un entier naturel tel que 0≤k≤n. Une combinaison de k éléments de E est une partie de E à k éléments. Le nombre de combinaisons de k éléments de E est noté (nk) et est égal à :
(nk)=n×(n-1)×...×(n-k+1)k!=n!k!(n-k)!


Exemples :
1) Soit A = {1;2;3;4;5}. Quel est le nombre de combinaisons de 2 éléments de A ?
(52)=5×41×2=202=10
En effet, les combinaisons de 2 éléments de A sont : {1;2}, {1;3}, {1;4}, {1;5}, {2;3}, {2;4}, {2;5}, {3;4}, {3;5} et {4;5}.

2) Au jeu du loto, il faut choisir 5 numéros parmi 49. Combien y a-t-il de combinaisons différentes ?
(495)=49×48×47×46×451×2×3×4×5=228 826 080120=1 906 884 

Cas particuliers :
Quel que soit l'entier naturel n :
(n0)=1 ;
(n1)=n ;
(nn)=1


Propriété de symétrie :
Quel que soit les entiers naturels n et k tels que 0≤k≤n :
(nk)=(nn-k)


Propriété :
Quel que soit l'entier naturel n :
k=0 n (nk) =2n

Démonstration :
k=0 n (nk) =(n0) +(n1) +... +(nn) . Cette somme est égale au nombre de parties d'un ensemble à n éléments (nombre de parties à 1 élément+ nombre de parties à 2 éléments+...+nombre de parties à n éléments). D'après la propriété précédente, le nombre de parties d'un ensemble à n éléments est égal à 2n, donc k=0 n (nk) =2n

Triangle de Pascal : Pour tous entiers n et k tels que n ≥ 1 et 0≤k≤n-1, on a :
(n+1k+1)=(nk)+(nk+1)

Démonstration :
(nk)+(nk+1)=n!k!(n-k)!+n!(k+1)!(n-k-1)!
=n!k!(n-k-1)!(n-k)+n!(k+1)k!(n-k-1)!
=n!k!(n-k-1)!(1(n-k)+1(k+1))
=n!k!(n-k-1)!(k+1+n-k(n-k)(k+1))
=n!k!(n-k-1)!(n+1(n-k)(k+1))
=n!(n+1)k!(k+1)(n-k-1)!(n-k)
=(n+1)!(k+1)!(n-k)!
=(n+1k+1)


On peut calculer les combinaisons successivement en utilisant le triangle de Pascal représenté ci-contre. Chaque nombre du tableau est obtenu en additionnant le nombre situé juste au-dessus et celui situé à gauche de celui-ci (voir animation).
On peut alors lire le nombre (nk) à l'intersection de la ligne n et de la colonne k.




Exercices :
Principe additif
Principe multiplicatif
k-uplets d'un ensemble fini
Factorielle
Arrangements
Permutations
QCM Parties d'un ensemble
Combinaisons

Énigmes :
Le code du cadenas
La planche de Galton : première question
La planche de Galton : deuxième question



Fiche précédente :
Variables aléatoires
Fiche suivante :
Loi binomiale